Source : Pexels - Photo de Duane Viljoen
Sexualité & Société

5 BONNES MANIÈRES DE CONTRIBUER À LA SÉCURITÉ DES FILLES OU FEMMES DE NOTRE CONTINENT FACE AUX VBG

Disons-nous la vérité hein : Dans notre contexte africain, la sécurité et le bien-être des filles et des femmes restent une préoccupation majeure. Il est donc impératif de poser des actions concrètes pour changer cela. Face aux Violences Basées sur le Genre (VBG), la mobilisation de chacun et chacune est essentielle. Fondamentalement pour créer un environnement sûr et équitable en faveur des filles et des femmes de nos pays. À travers des gestes simples mais cruciaux, nous pouvons tous contribuer à cette cause vitale. Voici cinq bonnes pratiques à adopter au quotidien pour y parvenir !

SIGNALER LES CAS DE VBG AUTOUR DE VOUS.

Ne faîtes pas la sourde oreille. Ne faîtes pas semblant de ne pas voir. Cela ne regarde pas que les autres. Cela vous concerne. Cela vous interpelle. Et si vous ne dîtes rien, cela signifie que vous cautionnez. Et si vous ne faîtes rien pour l’autre, comment peut-on espérer que notre société soit rassurante pour nous tous.tes ? Chaque signalement enrichit la base de données de nos pays, permettant des interventions plus efficaces dans tout le continent. Participez à cette évolution à votre échelle, où que vous soyez, qui que vous soyez, quoi que vous fassiez dans la vie. Et puis, vous pouvez le faire de manière anonyme si vous tenez à vous protéger, vous mettre à l’abri. Le plus important, c’est d’agir en faveur de toute personne qui en a besoin autour de vous. Promettez-vous d’essayer désormais et même de le faire dès que c’est nécessaire ? Promis, juré, engagé.e ?

UTILISER LES NUMÉROS D’URGENCE DANS LES PLUS BREFS DÉLAIS.

Une réponse rapide peut sauver des vies, permettre d’agir à temps et protéger les victimes qui en ont besoin. Si vous êtes témoin ou victime vous-même, allez au-delà de votre peur, de vos hésitations, de l’idée que de toute façon ce que vous avez à dévoiler ne compte pas. Oh que si ! Vous comptez ! Ça compte piam !

En appelant les services d’urgence, vous permettrez aux personnes compétentes d’intervenir promptement et efficacement, selon votre (le) cas, votre (la) situation, votre (la) zone, votre (le) contexte. Appeler c’est déjà faire preuve de courage. Ne sous-estimez donc pas l’impact de votre effort. En signalant une situation de violence, vous contribuez à briser le cycle pernicieux qu’il induit et à changer les choses dans le bon sens. Ce n’est qu’ainsi que nous parviendrons à sauver davantage de vies.

CHERCHER UNE ASSISTANCE AUPRÈS DE PERSONNES CAPABLES DE VOUS AIDER.

Parfois, une discussion face to face peut apporter un soutien d’une grandeur inestimable. En plus, rencontrer les gens en vrai, permet d’être écouté attentivement, d’être guidé à travers des solutions suffisamment personnalisées.

Il faut donc envisager se rendre dans un centre d’accueil, ou auprès d’une organisation de défense, d’accompagnement, de soutien aux victimes.

Il est également possible de consulter un professionnel de la santé ou du social afin d’obtenir une attention méticuleuse, structurée, pertinente et des conseils adaptés à votre (la) situation. Ces professionnel(le)s devraient pouvoir vous fournir un suivi empathique, évaluer vos (les) besoins spécifiques et proposer des solutions pratiques pour assurer votre (la) sécurité et le bien-être de la (ou des) victime(s).

Oui oui, je sais que vous me direz qu’en Afrique, ce n’est pas gagné d’avance ! Mais… mais… mais… sachez qu’ici aussi, des professionnel(le)s consciencieu(x)ses et capables de se mettre à la place de l’autre ; ça existe !

RESPECTER LA CONFIDENTIALITÉ POUR MIEUX PROTÉGER.

La confidentialité est capitale (comme Porto-Novo 😉) pour garantir aux victimes qu’elles sont respectées et leur offrir un environnement sûr où elles peuvent se sentir confiantes de partager leurs expériences. Cela encourage davantage de signalements et aide à briser le cycle subi.

Lorsque quelqu’un vous confie une expérience de violence, il est vital de respecter sa vie privée et de ne pas divulguer ces informations sans son consentement. La discrétion permet aux victimes de se sentir en sécurité et soutenues, et elle est essentielle pour préserver leur dignité et leur confiance.

De plus, le respect de la confidentialité renforce la volonté des victimes à chercher de l’aide. Car elles savent que leurs informations seront traitées avec la plus grande prudence et précaution. Assurez-vous que toute donnée partagée avec vous reste entre les mains de professionnels qualifiés, qui sauront gérer la situation de manière appropriée et protéger la personne concernée.

PARTICIPER À LA COLLECTE DE DONNÉES.

Des données précises permettent de comprendre l’ampleur du phénomène et d’élaborer des mesures de protection plus efficaces. En contribuant à la collecte de données, vous aidez à fournir une représentation claire et détaillée des violences basées sur le genre dans notre continent.

Surtout que chez nous, nous avons tendance à cacher ceci ou cela, du fait que tel ou tel est impliqué. Il est vraiment temps que cela change profondément. Trop de vies ont été gâchées à cause de ce genre d’arrangements de mauvaise foi. Et ce que nous construisons avec ces silences coupables, ce sont des générations d’avenir inaptes à être des relèves apaisées et sereines. Alors oui, il faut vraiment que nous changions les choses dans le bon sens.

C’est pour cela que nous devons tous.tes participer à la collecte de données. Afin notamment d’améliorer celles que proposent nos institutions étatiques, nos associations et ONGs militant dans ce sens-là.

Ces informations sont essentielles pour identifier les zones les plus touchées, comprendre les tendances et les dynamiques par zone, et développer des stratégies de prévention et d’intervention adaptées.

Votre participation peut inclure le signalement des incidents, la réponse à des enquêtes ou des sondages, et la collaboration avec les organisations locales œuvrant pour recueillir et partager des données. Chaque donnée collectée est un pas de plus vers un environnement plus sûr et plus équitable pour tous.tes.

Ensemble, nous pouvons utiliser ces informations pour influencer les politiques publiques, obtenir des financements pour des programmes de soutien, et sensibiliser nos communautés à l’importance de la lutte pour la protection des filles et femmes face aux violences physique, verbale, psychologique, socioéconomique, professionnelle, domestique, sexuelle, intimes, et harcèlements ; qu’elles subissent.

AU FINAL…

Nous devons retenir qu’ensemble, nous pouvons créer un continent africain plus sûr, et équitable pour toutes les filles et femmes qui nous entourent. Et il ne s’agit pas seulement de les célébrer lors de journées internationales transformées en occasions festives. Ni de les critiquer sur les internets pour justifier que nous tentons souvent d’avoir emprise sur leurs vies. Il faut agir. Il faut réagir face aux situations qu’elles vivent au sein de nos communautés. Rejoignez donc cette cause en parlant des bonnes pratiques à implémenter au quotidien et œuvrons pour favoriser une meilleure institutionnalisation et la systématisation de collectes de données sur les VBGs.

Togolais et Malien par ascendance, Djamile Mama Gao est originaire du village de Sori au Bénin. Après des études au Prytanée Militaire de Bembèrèkè et une formation journalistique, il est aujourd'hui slameur, écrivain, journaliste, et entrepreneur. Son travail esthétique et de recherche s'intéresse aux questions liées au sexe, aux sexualités, à la sensualité et à l'érotisme. Il est le fondateur du média Afrotismes.